C’est avec une profonde tristesse que l’AERIA (Association pour des Études sur la Résistance Intérieure des Alsaciens) annonce le décès dimanche 4 novembre dans son domicile à Montpellier, de Jean Jacques Bastian, 95 ans, dernier survivant du groupe de jeunes résistants strasbourgeois « La Main Noire ».
A 16 ans, en 1940, Jean-Jacques Bastian et d’autres jeunes de Strasbourg et Brumath refusent l’annexion de fait par le IIIe Reich de leur région. Autour de Marcel Weinum, ce groupe au nom symbolisant la main vengeresse qui s’oppose aux affronts nazis faits à l’Alsace, arrache des affiches, déchire des drapeaux, caillasse des vitrines d’institutions nazies, sabote des trains, diffuse des tracts et lance des grenades sur la voiture du Gauleiter Wagner, le plus haut représentant de Hitler. En juillet 1941, plusieurs jeunes sont arrêtés et transférés au camp d’internement de Schirmeck dont Jean-Jacques Bastian. Celui-ci est incorporé de force dans l’armée allemande comme la plupart des jeunes, sauf Marcel Weinum (guillotiné en Allemagne) et Ceslav Sieradzki, massacré au camp de Schirmeck.