Bienvenue dans l'Association pour l'Etude de la Résistance Intérieure des Alsaciens |
Bertrand Merle : La résistance des Alsaciens – une filière d'évasion franco-allemande |
Espace Cuirassiers Place de la castine 67 110 Reichshoffen
Vous trouverez le plan pour vous y rendre ici
Coordonnées GPS : 48.93227233776141, 7.660750602853157
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Siège Région Grand Est 1 Place Adrien Zeller 67000 Strasbourg
Vous trouverez le plan pour vous y rendre ici
Coordonnées GPS : 48.59933947585153, 7.760422903695794
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Allée Hélène Wucher à Obernai
L'AERIA, par la présence à Obernai de Jean-Louis Biersohn, Marie Goerg-Lieby et Marie José Masconi a pris part à l'inauguration par la municipalité, samedi 28 septembre de « l'allée Hélène Wucher » honorant une grande dame de la résistance alsacienne.
A 16 ans, Hélène surnommée Nénette, fille du couple Ernest Kuntz garde forestier du Willerhof, et Marie , guide spontanément jusqu'à la nouvelle frontière (tracée au sommet du massif vosgien par les nazis en 1940 entre l'Alsace annexée de fait au IIIe Reich et la France) des dizaines de compatriotes Tous candidats à l'évasion : prisonniers de guerre français, requis au STO ou Alsaciens qui à partir de 1942 veulent échapper à l'incorporation de force dans les rangs allemands. Malgré les risques et même la venue de Feldgendarme dans la maison forestière, la courageuse adolescente, continue avec l'aide de sa mère, de l'abbé Hirlemann du mont Sainte-Odile et d'autres Obernois qui donnent quelques victuailles, à héberger, nourrir et accompagner des fuyards sur le chemin de la liberté .
Ils seront très peu après la Libération à remercier la jeune fille qui leur avait montré la voie par la Rotlach, le Champ du Feu et le Climont soit une vingtaine de kilomètres dans la forêt. La Croix de guerre, la médaille du Soldat sans uniforme et tardivement dans les années 60 la Légion d'Honneur furent attribués à Hélène Wucher. Celle-ci resta toujours discrète sur ses mérites de passeuse même auprès de Marc, son fils unique. Les marcheurs qui veulent relier le cœur d'Obernai, près du parking Sainte-Odile, au parc en longeant la rivière Ehn, peuvent désormais lire sur un panonceau à proximité de la nouvelle allée le parcours de cette jeune résistante. Grâce à son civisme, sa connaissance du terrain mais sans réseau officiel, elle sauva une centaine d'hommes des griffes du nazisme.
Plaque de l'allée Hélène Wucher à Obernai. Panneau du parcours Hélène Wucher.
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Exposition de l'AERIA au collège d'ORBEY |
64e étape de notre exposition, du 16 au 27 septembre ! Jamais encore l'exposition de l'AERIA n'avait pris la route pour le pays welche, c'est à dire des communes haut-rhinoises francophones au dessus de Kaysersberg et en dessous du lac Blanc et du col du Linge, symbole de combats acharnés en 14-18...
C'est grâce à Claude Schmitt (Union national des combattants UNC du pays welche) qui a mis sur pied un beau programme 2024/2025 en l'honneur du 80e anniversaire de la Libération que l'exposition de l'AERIA a trouvé sa place. Au CDI du collège Georges Marthelot sur les hauteurs vertes de Orbey. Laurence Zuccaro, principale du collège, nous a accueillis dans cet établissement scolaire recevant environ 300 collégiens de cette vallée .
Quatre classes de 3e ont vu l'expo avec trois enseignants histoire-géo et une collègue de lettres. Les enseignants ont même mis au point un questionnaire qui a permis aux élèves de chercher les informations essentielles. D'autres élèves ont été intéressés par l'exposition mais, sans accompagnement pédagogique, celle ci est trop dense en matière de texte. Et ceci s'accorde mal avec les difficultés de concentration de la plupart des élèves d'aujourd'hui... Conclusion : la future expo résumée (15 panneaux au lieu de 31) devrait mieux répondre à cette problématique.
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Découverte du musée 1939-1945 à Hagondange |
Renouant avec sa tradition de voyage-découverte mémorielle, l'AERIA a proposé à ses adhérents de découvrir dimanche 15 septembre le musée de l'Association pour la Conservation de la Mémoire de la Moselle (ASCOMEMO).
Installé à Hagondange dans un grand hangar, ce musée qui est soutenu financièrement par la commune et le département est à nul autre pareil. Contrairement au Mémorial d'Alsace Moselle à Schirmeck, il ne donne pas à voir des photos mais il regorge d'objets authentiques fort bien mis en scène : plaques de rues ou de places renommées par les nazis, livres de classes en allemand conçus pour les écoliers mosellans pour la rentrée de septembre 1940, cartes de ravitaillement etc.. Le tout patiemment réunis par l'ASCOMEMO ses membres et son président Philippe Wilmouth docteur en histoire. Un vrai passionné de cette période si méconnue qu'est l'annexion de fait par le IIIe Reich de l'Alsace et de la Moselle dont ce musée reflète concrètement la sinistre réalité ainsi que la déportation de la communauté juive, la résistance et l'incorporation de force sans oublier le camp soviétique de Tambov. La visite par une dizaine de membres de l'AERIA s'est faite grâce aux commentaires avisés et captivants de Pascal Fritsch, membre de l'ASCOMEMO. A refaire !
Pascal Fritsch fait visiter le musée à l'AERIA
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Photographe : Damien Kleinmann |
Lettre d'information - rentrée 2024 |
LETTRE D’ INFORMATION - Rentrée 2024
Chères amies, chers amis de l’AERIA,
Sortie en Moselle à l'espace mémoire de l'ASCOMEMO 1939-1945, Musée d'histoire à Hagondange
L'Association pour la Conservation de la Mémoire de la Moselle (ASCOMEMO) en 1939-1945 nous attend nombreux dans son espace mémoire, ce dimanche 15 septembre. RDV sur place à 10 heures, déplacement en voiture individuelle (189 km, covoiturage conseillé) et repas au restaurant Le Faubourg (compter 35 € environ) à l’issue de cette visite pilotée par Philippe Wilmouth, docteur en histoire et fondateur de ce lieu (à découvrir aussi ) sur internet.
On peut encore réserver le repas auprès de mireille.hincker@orange.fr Tel 06 63 64 75 11 avant le 8 septembre , délai de rigueur !
Exposition
Notre expo sera installée mi-septembre au collège d'Orbey, puis du 3 au 14 novembre à Plaine, ensuite du 15 au 30 à Illkirch-Graffenstaden. D'autres sites sont prévus pour le premier trimestre 2025.
Média
L'été a été propice à plusieurs articles de presse. Un texte des DNA fait référence à la Lettre ouverte de l'AERIA dénonçant les passages historiquement inexacts relatifs au procès de Bordeaux écrits par Hervé Le Tellier (qui n'a toujours pas daigné répondre), l'autre dans Le Figaro rappelle que les incorporés de force sont des victimes du nazisme encore méconnues, leurs orphelins ignorés pareillement de la France comme de l'Allemagne.
Une tribune libre parue dans Le Monde et signée par Brigitte Klinkert et Benjamin Huin demande à ce que l'annexion de fait des trois départements 1940/1945 et l'incorporation de force soient enseignés dans les collèges et lycées. Nous connaissons tous le lien étroit entre Résistance alsacienne et incorporation de force. Que ce soit par les tracts appelant au refus, rédigé par Alphonse Adam et son groupe (six jeunes condamnés à mort et fusillés le 15 juillet 1943 au stand Desaix), les réseaux d'évasion de passeurs pour les réfractaires à l'incorporation de force ou encore l'ignominie suprême, les résistants de la Main Noire obligés d'intégrer les rangs allemands après leur pseudo- libération du camp de sûreté de Vorbrück-Schirmeck !
Très belle cérémonie commémorative samedi 31 août, 80 ans après l'assassinat au KL Natzweiler Struthof d'une balle dans la tête de 106 membres du réseau Alliance et de 35 hommes du Groupe Mobile Alsace-Vosges. Là aussi, les DNA ont rendu compte de cette cérémonie à laquelle plusieurs centaines de personnes assistaient, dont les élèves de collège Frison-roche et la chorale de Sarre-Union dont les interprétations ont amplifié l’émotion du moment. L'AERIA était représentée par Mireille Hincker qui a œuvré sans relâche pour que le souvenir du réseau Alliance perdure, Jean-Marie Esch, Jean-Louis Biersohn au titre de président du Souvenir Français local, Damien Kleinmann et moi-même.
En vous souhaitant bon courage pour cette rentrée qui ne voit toujours pas le retour de la colombe de la paix, recevez les salutations amicales de Marie Goerg Lieby et du comité de l'AERIA, Jean Marie Esch , Mireille Hincker, Bertrand Merle, Damien Kleinmann, Marie José Masconi, François Le Normand, Jean-Louis Biersohn, Marie Claire Allorent, Jean-Max Morillon ,avec Eric Le Normand, chargé de mission.
Cérémonie le 31 août en hommage aux 106 résistant(e)s du réseau Alliance et aux 35 du GMA Vosges exécutés dans la nuit du 1 au 2 septembre au KL Natzweiler Struthof. Mireille Hincker, Guy Caraes et Liliane Jérôme ont pris la parole.
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Une rue Paul-Wormser inaugurée à Sainte-Radegonde dans l’Aveyron
Le 17 août 2024, la commune de Sainte-Radegonde dans l’Aveyron a inauguré une rue au nom de Paul Wormser mort dans cette commune, exécuté par les nazis. La cérémonie était présidée par Laurence Pages-Touzé, maire de la commune.
Paul Wormser, né à Colmar le 11 juillet 1905 est mort à Sainte-Radegonde le 17 août 1944. Il avait fait des études de chirurgie dentaire à l’université de Strasbourg avant de devenir chef du service de stomatologie à l’hôpital de Colmar tout en ayant un cabinet en ville.
Mobilisé septembre 1939, il n’est pas rentré après l’armistice de juin 1940 puisque les Juifs y étaient proscrits dans l’Alsace annexée de fait. Il a ensuite occupé plusieurs postes de dentiste à Rumilly (Haute-Savoie) puis à Tulle (Corrèze). En 1944, il est allé rejoindre sa mère Cécilia Wormser née Lévy réfugiée à Lassouts (Aveyron). En juillet, il porta secours à des maquisards du secteur, blessés lors d’affrontements. Il fut arrêté le 19 juillet, emprisonné à Rodez. Un régiment de Waffen SS en route le nord emmena 30 prisonniers-otages dont Paul Wormser. Tout ce groupe a été fusillé le 17 août au champ de tir de Sainte-Radegonde.
Paul Wormser a également eu une carrière de sportif. En 1936 à Berlin, lors des Jeux olympiques, il a remporté la médaille de bronze de l’épée par équipes avec l’équipe de France.
Ci-dessous, un lien conduit vers l’inauguration de la rue mis en ligne par la commune (cliquez une fois sur l'article et dans la page qui s'ouvre cliquez sur le lien).
Paul Wormser, escrimeur français, à Berlin en 1936.
Source Wikipédia Origine : Cette image provient de la bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK bpt6k7634786v
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Lettre d'information Eté-2024 |
Chers amis, chères amies de l’AERIA,
Au milieu de l'été et d'une actualité internationale de plus en plus inquiétante ainsi que d'une situation politique nationale très floue, je viens vers vous avec quelques nouvelles plutôt positives.
HOMMAGE AUX RESISTANTS DU KL NATZWEILER-STRUTHOF
Il faut saluer le succès, pour une première édition, de notre participation aux « Sentiers plaisir », organisés par l'Office du Tourisme de la Vallée de la Bruche. L'AERIA a en effet proposé dans ce cadre une randonnée mémorielle, conçue par François le Normand et Jean-Louis Biersohn, deux membres du comité habitant la vallée de la Bruche, autour du site du KL Natzweiler-Struthof. Quatre semaines de suite en juillet, de 9h à 13h à raison d’une matinée par semaine, des groupes d'une dizaine à une vingtaine de participants se sont retrouvés sur les traces des déportés.
A partir de la gare de Rothau, lieu d'arrivée de milliers de victimes du nazisme, jusqu'à la carrière de granit rose en passant par la sablière, lieu d'exécution d'environ 400 opposants à ce système totalitaire, en longeant la bâtisse qui servit de chambre à gaz, le lieu de l'ancien crématoire et la « villa du commandant, on a marché et écouté les explications. Les questions ont crépité, les bénévoles de l'AERIA qui avaient bien potassé leur sujet ont su y répondre. Ils avaient même prévu du visuel sous forme d'agrandissements plastifiés de photos du site du Struthof d’avant-guerre (avec ferme et skieurs) et d’après, avec baraques, en plus des dessins tragiquement réalistes dus au déporté Henri Gayot. Il a été question des Alsaciens ayant travaillé à la route menant au camp de concentration pour son ouverture en mai 1941 mais aussi des Alsaciens qui y furent détenus. Nous avons évoqué les destins de trois résistants Raymond-Lucien Klee, agrégé de philosophie (1907-1944), Marcel Masson, bûcheron et agent de liaison né à Wildersbach et celui du jeune chrétien mennonite Jean Paul Kremer. Beaucoup d'efforts donc mais récompensés par le sentiment d'avoir été utiles et apporté une réponse aux attentes de personnes de la vallée, de la région et d'ailleurs. Donc, à refaire donc en 2025 !
EXPOSITION
Notre expo est au repos cet été mais elle sera installée en septembre à ORBEY où une série d'évènements associant scolaires et grand public ponctuera le 80e anniversaire de la Libération en 2024 et 2025. Eric Le Normand est d'ailleurs invité à donner une conférence au BONHOMME le 22 février. L'exposition sera installée sur plusieurs autres sites d'ici la fin de l'année, Illkirch-Graffenstaden, Plaine voire Sélestat et Obernai.
LETTRE OUVERTE de l’AERIA
À la suite de celle-ci dénonçant les phrases historiquement inexactes relatives au procès de Bordeaux par l'écrivain Hervé Le Tellier, j'ai enregistré plusieurs retours encourageants de personnalités auxquelles j'avais envoyé ma réaction.
On m'a fait toutefois remarquer que je n'avais pas cité le fameux passage du livre « Le nom sur le mur » aux éditions Gallimard. Le voici donc : « On n'a pas voulu emprisonner les « malgré-nous » alsaciens de la 2e division SS Das Reich qui représentaient pourtant les deux-tiers des accusés. Le verdict accablant du procès de Bordeaux n'aura aucune conséquence, et quand les églises d'Alsace sonneront le tocsin à la suite des condamnations, l'amnistie viendra l'annuler. La pauvre Creuse rurale peut bien pleurer ses morts. Elle devra s'incliner devant la riche Alsace industrielle, seule région de France où jamais personne n'aura jamais été nazi ».
Notre colère à la suite de cette accumulation de raillerie et de contre-vérités n'a pas trouvé jusqu'ici d'écho dans la presse régionale ou nationale... En revanche le président de la Région Grand Est nous a adressé un courrier dès le 27 juin. Franck Leroy écrit notamment : « Comment juger et donc comment condamner des hommes dont l'enrôlement de force sous uniforme allemand était lui-même constitutif d'un crime de guerre ? Cette situation spécifique qui a engendré de profondes déchirures nécessite que l'on soit précis. Et comme vous le soulignez très justement, les responsables nazis du massacre n'ont eu jamais payé leurs actes devant la justice. Vous renouvelant mes remerciements pour votre engagement au service de l'histoire de la Résistance alsacienne et demeurant à votre disposition, je vous prie de croire, Madame la présidente, en l'assurance de ma considération distinguée ». « Que cet élu soit vivement remercié de son soutien !
EDITION
Les membres de l'AERIA sont aussi des auteurs. Nous sommes fiers d'annoncer la parution de plusieurs livres. Ainsi « Les 42 » ouvrage de Xavier Gillig et Jacques Stoll, tous deux fils d'officiers de réserve convoqués par les Allemands au camp SS de Cernay afin d’endosser l'uniforme allemand. Ce qu'ils refuseront et ils seront déportés Nacht und Nebel en juin 1944 au camp de Neuengamme dont plus de la moitié ne reviendront pas.
Récemment paru aussi « Avant pendant et après la Shoah, la famille Hirschler », ouvrage d’Alain Hirschler, fils du grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin René Hirschler et de son épouse Simone, déportés et assassinés à Auschwitz et Mauthausen.
Bertrand Merle, connu pour l'ouvrage « 50 Mots pour comprendre la Résistance alsacienne 1939-1945 » livrera bientôt lui aussi son recueil sur les 24 titulaires de la médaille de la Résistance natifs de Haguenau. Comme il y a plusieurs salons du livre cet automne dans la région, vous en entendrez parler !
SORTIE EN MOSELLE
Après son report suite aux élections, les inscriptions sont réouvertes (auprès de mireille.hincker@orange.fr) pour notre sortie au surprenant musée de Hagondange, œuvre de l'Association pour la Conservation de la Mémoire en Moselle 1939-1945, DIMANCHE 15 SEPTEMBRE. Déplacement en voiture individuelle (covoiturage conseillé) et déjeuner dans un restaurant après cette visite pilotée par Philippe Wilmouth, docteur en histoire et fondateur de cet espace unique en son genre.
En espérant que la paix finisse par avoir le dernier mot sur la planète, recevez les salutations amicales de Marie Goerg Lieby et du comité de l'AERIA :Jean Marie Esch , Mireille Hincker, Bertrand Merle, Damien Kleinmann, Marie José Masconi, François Le Normand, Jean-Louis Biersohn, Marie Claire Allorent, Jean-Max Morillon ainsi qu’ Eric Le Normand, chargé de mission.
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
En savoir plus sur l'histoire du KL Natzweiler-Struthof |
Lundi 29 juillet, trois bénévoles de l'Association pour des Etudes sur la Résistance Intérieure des Alsaciens (AERIA) ont mené la dernière des quatre sorties avec un groupe d'une vingtaine de marcheurs fans d'histoire.
Le pari était risqué : pouvait-on proposer un cheminement autour du site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof dans le cadre des « sentiers plaisir » de l'Office de Tourisme de la vallée de la Bruche ? La réponse est affirmative vu l'intérêt du public sensible à l'offre conçue par François Le Normand et Jean-Louis Biersohn avec le concours occasionnel sur le terrain de Marie Goerg-Lieby. Participation encourageante pour cette première proposition (entre une dizaine et une vingtaine de participants) avec de nombreuses questions intéressantes des groupes.
La formule était bien pensée du côté des organisateurs qui donnaient à voir des agrandissements de photos reproduisant le site du Struthof avant et après l'installation du camp de concentration ainsi que de réalistes dessins faits par le déporté Henri Gayot. Premières explications devant la gare de Rothau (où arrivèrent la majorité des milliers de déportés de toute l'Europe) puis co-voiturage jusqu'au parking près de l'ancienne auberge du Struthof, proche de ce qui fut la chambre à gaz. D'autres commentaires sont donnés dans la montée des escaliers en granit longeant l'ancien crématoire dans la forêt ainsi qu'en face de l'ex « villa du commandant ».
Composés de personnes majoritairement d'Alsace notamment de la vallée mais aussi d'ailleurs, de jeunes et de plus âgés, les différents groupes ont ensuite marché jusqu'à la sablière. Lieu d'exécution des jeunes de Ballersdorf, (appréhendés après avoir voulu fuir en Suisse et échapper à l'incorporation de force) et d'environ 400 autres victimes du nazisme.
Cheminement par un sentier ombragé (par chance, peu de pluies sur les quatre visites) pour atteindre la carrière de granite rose. C'est son filon qui avait justifié l'installation du camp de concentration en 1941, le seul dans l'Hexagone, lorsque l'Alsace et la Moselle étaient annexés de fait. Un des plus durs aussi avec la surpopulation de déportés et le grand nombre de SS.
Le changement de stratégie des dirigeants SS du camp fut exposé. D'abord axé sur le granit rose pour de futurs monuments à la gloire du IIIe Reich puis, suite à la transformation dès 1943 du fait de l'économie de guerre, avec le démontage de moteurs d'avions des usines Junkers dans la carrière .
L'implication d'habitants de la région ayant travaillé sur le site, notamment pour réaliser la route d'accès avant l'ouverture du camp fut citée. De même que les parcours de vie de courageux résistants alsaciens déportés au KL Natzweiler : l'agrégé de philosophie Raymond Lucien Klee, le mennonite Jean Paul Kremer et le natif de Wildersbach Marcel Masson. L'équipe de l'AERIA qui remercie l'Office de Tourisme de la vallée de la Bruche de la confiance qui lui a été faite et le public de sa participation, songe déjà à renouveler sa proposition de randonnée historique autour de ce site mémoriel unique en France.
Devant l'ancienne chambre à gaz
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Article DNA de B.S. sur la randonnée commémorative au camp de Natzweiler-Struthof |
? Article DNA du 20 juillet 2024 de B.S. |
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
Lettre ouverte à Hervé Le Tellier |
Strasbourg, le 10 juin 2024
Lettre ouverte à Hervé Le Tellier
Comme d'autres, j'avais apprécié votre précédent livre, « L'Anomalie »qui s'est vendu à 1,5 million d'exemplaires et qui a électrisé les lecteurs et les jurys. Aurez-vous également le prix Goncourt pour votre dernier livre « Le Nom sur le Mur » ? Je souhaite que non.
Vous décrivez dans une forme classique la découverte fortuite du nom d'André Chaix sur le mur d'une maison que vous avez achetée dans la Drôme et l'enquête qui vous permet de découvrir la personnalité d'un résistant communiste mort à 20 ans sous les balles allemandes. Vous écrivez que « ce n'est pas un roman » que cette histoire et que vous n'êtes « pas non plus historien », remerciant ceux et celles qui vous ont donné des réponses à vos « questions parfois naïves ».
A vos lecteurs, vous dites « Pardonnez-moi les quelques erreurs car bien sûr il y en a ; parfois les mémoires vacillaient, les récits se contredisaient. Croyez-moi malgré tout, j'ai essayé de ne pas tricher ». Eh bien pour moi, c'est loupé : vous avez essayé mais pas réussi.
Car c'est bien de la tricherie que ce long passage page 59 où vous évoquez le drame d'Oradour sur Glane et le procès de Bordeaux. Ainsi cette phrase venimeuse : « On n'a pas voulu emprisonner les « malgré nous » alsaciens de la 2e division SS Das Reich qui représentent pourtant les deux tiers des accusés ». Ben voyons, c'est si simple !
Un minimum de conscience historique vous aurait permis de savoir que les 13 accusés incorporés de force dans l'armée allemande (le 14e était volontaire, mineur légal comme la majorité des autres) étaient assis à côté d'autres lampistes mais allemands ceux-là, parce que la justice française ne s'était pas donné les moyens de quérir les gradés allemands, les donneurs d'ordre, les vrais responsables.
Ainsi le commandant Heinz Lammerding, mort en 1971 dans son lit en Allemagne, SS Brigadeführer et Generalmajor der Waffen SS, Commandeur de la 2e division SS Das Reich dans le sud de la France. Oradour-sur-Glane, c'est lui. Et d'ailleurs en 1953 au tribunal de Bordeaux Lammerding est jugé pour crimes de guerre pour les massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane, condamné à mort par contumace. Il reste en Allemagne où il crée une entreprise de travaux publics. Et Heinz Barth « l'assassin d'Oradour sur Glane » mort à 86 ans dans son lit en RDA, l'ex-République démocratique allemande qui ne le jugera qu’en 1983 Il y a aussi l'officier Otto Weidinger, mort en 1990 qui fut jugé puis acquitté faute de preuves. Ou encore Otto-Erich Kahn mort en 1977 dont plusieurs témoins du procès attestent de la brutalité à Oradour.
Mais non, pour vous les Alsaciens incorporés de force selon le décret nazi du 25 août 1942 sur le banc des accusés sont forcément les seuls et principaux coupables. Ne me faites pas croire que vous ignorez que l'Alsace et la Moselle n'ont pas été occupées mais bel et bien annexées de fait, rattachées de force au IIIe Reich ! Que la langue française y était interdite, que les noms de famille et les prénoms à consonnance française furent obligatoirement germanisés à l'état-civil comme les noms de rues et de places, que les livres en français ont été brûlés, que le mark allemand, les lois allemandes, le système scolaire et surtout l'endoctrinement idéologique, les représailles sur les familles d’évadés, sans oublier les timbres-poste qui y ont été imposés dès l'été 1940. Bien sûr que vous le savez ! Ou alors à quoi vous sert-il d'avoir un doctorat, d'avoir fait des études de journalisme au prestigieux CFJ et d'avoir travaillé au Monde ? Mais dans le fond, quelle était votre intention en comparant grossièrement comme vous le faites « la pauvre Creuse rurale » et « la riche Alsace industrielle » ? Et pourquoi la Creuse puisque Oradour-sur-Glane est en Haute-Vienne ? Vous pensiez peut -être à Marc Bloch, professeur à l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand dès 1939, auteur de l’ « Etrange défaite » rédigé dans la Creuse, et Résistant fusillé ? Riche, l’Alsace ? Croyez-vous vraiment que de changer quatre fois de nationalité en un siècle, ça vous facilite les choses économiquement ? Changer de maîtres, de langues, de monnaies et de marchés ? Et que c'est formidable de voir ses fils porter plusieurs uniformes et les savoir soupçonnés à chaque fois d'être des traîtres potentiels ? Enfin, perfidie suprême, vous glissez : « L'Alsace seule région de France où personne n'a jamais été nazi ».
Tiens donc, jamais entendu parler du Sicherungslager Vorbrück-Schirmeck un camp dit de sureté pour 15.000 Alsaciens-Mosellans réfractaires au nazisme ? Ni du « KZ Natzweiler Struthof » ? Oui vous devez savoir : le seul camp de concentration construit dans l'hexagone français, celui où dans le camp souche et les camps annexes des deux côtés du Rhin furent déportés 52 000 résistants de toute l'Europe. Eh oui, aussi des Français d'Alsace. Par exemple Raymond-Lucien Klée, né à Haguenau en 1907, résistant gaulliste dès 1940, reçu à l'agrégation de philosophie, arrêté au lycée Hoche de Versailles où il enseignait, déporté Nuit et Brouillard au KZ Natzweiler Struthof où il fut assassiné en avril 1944 par un kapo français.
Pour être dans l'actualité, puisque le collège de sa ville natale de Brumath vient d'être inauguré à son nom, je voudrais savoir si Marcel Weinum était pour vous un nazi alsacien ? Condamné à mort, décapité à 18 ans en 1942 à la prison de Stuttgart, il était le chef du groupe de jeunes résistants « La Main Noire » qui avait harcelé les nazis à Strasbourg durant deux ans jusqu'à jeter une grenade dans la voiture vide du Gauleiter Wagner. Oui, car en Alsace et en Moselle il n'y avait plus d'administration française, plus l'ombre d'un préfet, mais deux Gauleiter. Vous en savez assez ou plutôt vous n'avez pas voulu en savoir assez pour écrire un livre qui eût été intégralement le bel hommage à André Chaix, qu'il aurait mérité d'être.
Marie Goerg-Lieby, présidente de l'AERIA (Association pour des études sur la Résistance des Alsaciens), en accord avec Jean-Marie Esch, président des Amis du Mémorial de l'Alsace-Moselle, vice-président de l'AERIA - Association pour des Etudes sur la Résistance des Alsaciens fondée en 2002, conventionnée avec les Amis de la fondation de la Résistance.
- Courriel : laresistancedesalsaciens6768@gmail.com
- Site internet : aeria-laresistancedesalsaciens.fr
- Siège ; 2, rue de Barr 67201 – Eckbolsheim
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Auteur : Goerg-Lieby Marie |
LETTRE D’ INFORMATION - JUIN 2024 |
LETTRE D’ INFORMATION - JUIN 2024
Chers amis, chères amies de l’AERIA
La dissolution-surprise suivie de sa campagne express a fait une victime collatérale. En effet, le premier tour des élections législatives a eu raison de la sortie que votre association prévoyait de faire dimanche 30 Juin à Hagondange au musée de l'ASCOMEMO, Association pour la conservation de la mémoire de la Moselle. Il est plus prudent, a décidé le comité directeur de l'AERIA réuni le 13 juin en accord avec l'historien mosellan Philippe Wilmouth, de décaler cette sortie. Ce sera pour le dimanche 15 septembre.
Dans quel état à cette date sera la France ainsi que l'Europe et la planète avec tous les conflits meurtriers en cours ou potentiels ? Personne ne le sait. Concentrons nous donc sur l'existant. Il ne nous porte pas forcément à l'optimisme, comme ces phrases assassines d'un de ces supposés brillants intellectuels français concernant la présence d'incorporés de force alsaciens à Oradour-sur-Glane. Si jamais j'ai une réaction à la lettre ouverte, co-signée avec Jean Marie Esch en tant que président des Amis du Mémorial d'Alsace-Moselle, je vous le ferai savoir !
Comme il y a des écrits malhonnêtes, il y a aussi des textes lacunaires. C'est ce que j'ai constaté en courant voir aux Invalides « Résistantes! », la dernière exposition du Musée de l'Ordre de la Libération. Ainsi cette phrase figurant dans le cartel « Mortes pour la France : « agentes du SOE exécutées par injection au camp de Natzweiler (Alsace) » ... Sous une photo de la courageuse Adelaïde Hautval, le texte met en avant une partie de son action, mais contrairement à d'autres portraits de résistantes françaises, ne mentionne pas son lieu de naissance. Et sous la photo des trois Guides de France de l'équipe des Pur-Sang, on signale juste « massif des Vosges » sans préciser « Alsace annexée de fait 1940-1945 ». Bref, il y a encore des progrès à faire.
L'AERIA apporte sa contribution cet été en proposant à quatre reprises une randonnée autour du site de l'ancien camp de concentration Natzweiler-Struthof. Une initiative figurant dans la brochure des « Sentiers Plaisirs » de l'office de tourisme de la vallée de la Bruche et portée par François Le Normand et Jean-Louis Biersohn, deux membres du comité habitant dans cette vallée et sensibilisés à son histoire tragique lors de la 2e guerre mondiale. Vendredi 5 juillet, rendez-vous à 9h devant la gare de Rothau, venez nombreux soutenir cette « première » !
En espérant que la démocratie sorte gagnante dans les semaines à venir, recevez les salutations amicales de votre présidente Marie Goerg Lieby et du comité de l'AERIA : Jean Marie Esch , Mireille Hincker, Bertrand Merle, Damien Kleinmann, Marie José Masconi, François Le Normand, Jean-Louis Biersohn, Marie Claire Allorent, Jean-Max Morillon, avec Eric Le Normand, chargé de mission.
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Bernard Metz : jeune homme engagé |
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